Le Sommeil
Conséquences d'un mauvais sommeil :
Le sommeil est un acteur non négligeable et de grande importance dans le développement général de l’enfant. Pourtant, sa durée moyenne diminue de décennie en décennie comme vu précedemment. Désormais, plusieurs études démontrent qu’un mauvais sommeil, ou encore un sommeil de durée insuffisante, entraîne des conséquences néfastes dans le développement de l’enfant. Ce dernier représente ainsi la population la plus touchée mais les adultes n’en sont pas moins concernés.

sources : SLEEP, Cancer, University hopitals, The New YorkTimmes, The Huffington Post, Annals Of Internal Medecine, UC Berkeley, Carnegie Mellon University, European heart Journal, American Journal of Epidemiology, DrowsyDriving.org
Photo: Getty
Mauvais sommeil exceptionnel
-
Conséquences sur la santé :
Le cerveau, organe central du corps, est fortement touché par le manque de sommeil d’après une récente étude publiée dans le journal Sleep. Lorsque vous vous réveillez même après une seule nuit de sommeil inadéquate vous avez perdu de la masse cérébrale.
De plus vos défenses immunitaires sont réduites comme l’a démontrée une étude menée à la Carnegie Mellon University ; le fait de dormir moins de sept heures par nuit est associé à un risque trois fois plus élevé d’attraper un rhume par exemple. Le système immunitaire libère des protéines appelées cytokines pendant que nous dormons. Les cytokines augmentent lorsqu’une infection ou une inflammation se déclare ou lorsque l’on est dans une situation de stress. Mais une insuffisance de sommeil peut réduire la production de ces cytokines mais également le nombre d’anticorps et de cellules qui combattent les infections. En conséquence, plus vous êtes en manque de sommeil, plus vous risquer d’être malade.
On ajoute à cela votre apparence qui se dégrade avec l’apparition de cernes sur le visage. Le sommeil ne peut plus exercer sa fonction de système réparateur. Le manque de sommeil entraine un vieillissement prématuré de la peau d’après une étude réalisée à Stockholm en Suède.
-
Conséquences sur la qualité de vie et le comportement :
Un léger manque de sommeil a des répercussions sur le comportement et les apprentissages bien connues des enseignants : les enfants sont maussades, ont des difficultés à se concentrer et sont peu attentifs en classe.
Chez les adultes il est caractérisé par une altération des échanges humains : la privation de sommeil modifie l’humeur. Les personnes deviennent plus émotives : elles ressentent un manque d'enthousiasme, d'initiative, de motivation et provoque de l'irritabilité. Dans une étude datant de 2007, des chercheurs de Berkeley et Harvard Medical School ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pour démontrer qu’à la suite d’une perte de sommeil, les centres émotifs du cerveau étaient plus réactifs de 60%. « Si vous manquez de sommeil, vous n'êtes pas dans votre état normal, émotivement. » explique le directeur de cette étude Matthew Walker.
La mémoire est un élément essentiel de notre cerveau ; on sait que le sommeil participe à la consolidation de la mémoire grâce à la mise en place de nombreux circuits liés à l'apprentissage et à l'acquisition des connaissances, selon des chercheurs de Harvard. Un mauvais sommeil a des répercussions sur l’apprentissage et la mémorisation. L’épuisement fait perdre la capacité de focalisation (perte de la concentration) et peut provoquer des pertes de mémoire. Il entraine donc de la difficulté à se concentrer et à mémoriser. Tout travail devient par conséquent pénible et c’est ce qu’est parvenu monté une étude du Medical Institutet Karolinska.
On ajoutera que six heures ou moins de sommeil par nuit multiplient par trois le risque d'un accident de la route, selon des données du National Sleep Foundation. La coordination œil-volant est modifiée. Le comportement au volant d’une personne privée de deux heures de sommeil par nuit pendant une semaine est le même que celui d’une personne qui dépasse la limite légale d’alcool. La somnolence au volant est responsable d’un cinquième de tous les accidents d’automobile aux États-Unis.
Mauvais sommeil régulier
-
Conséquences sur la santé :
Les troubles du sommeil réguliers peuvent avoir de graves conséquences sur la santé. Ils ont notamment une influence sur l’apparition de certaines maladies ou sur leur aggravation. Mais certains chercheurs sont allés plus loin en essayant de déterminer si le manque de sommeil pouvait altérer l’expression directe de nos gènes. Dans une étude publiée récemment, une équipe anglaise de l’Université de Surrey a montré que moins de six heures de sommeil par nuit pendant une semaine altérait l’expression de plus de 700 gènes. Comme attendu, les gènes touchés correspondaient d’une manière générale à ceux impliqués dans le stress, le système immunitaire et le métabolisme cellulaire.
On sait aujourd'hui que moins une personne dort, plus elle a tendance à grignoter et qu'un manque de sommeil récurrent augmente le risque d'obésité. Cela serait dû à une diminution de la production de l'hormone responsable de la sensation de satiété. On observe donc une prise de poids et une augmentation du risque de souffrir de diabète. Lorsque cette dette de sommeil devient chronique, elle induit un grossissement du pancréas liée à l’insulino-résistance et peut conduire à un diabète de type 2. A titre d’exemple, une étude datant de 2012, publiée dans l'American Journal of Human Biology, a démontré que les bébés et les jeunes enfants qui dorment moins de 12 heures par jour ont deux fois plus de risque d’avoir un problème de surpoids dès l’âge de trois ans que le reste de la population étudiée.
Un sommeil déficient entraîne des risques accrus de maladies du cœur (insuffisances cardiaques, infarctus, hypertension…) En effet, l’élimination des toxines et autres déchets des systèmes respiratoires, cardio-vasculaires et glandulaires ne peut se dérouler correctement. Cela favorise ainsi les troubles vasculaires (AVC, l'athérosclérose : des artères bloquées par le cholestérol) qui peuvent aboutir à des complications respiratoires. D'après une étude de Megan Ruiter : les gens qui dorment moins de six heures par nuit avaient quatre fois plus de chances de présenter des symptômes d'AVC (accident vasculaire cérébrale) que leur vis-à-vis de poids normal qui dormaient entre sept et huit heures. Les scientifiques ont découvert (résultats présentés à la conférence SLEEP de 2012) que le manque de sommeil aggravait considérablement les risques d’un AVC (15%).
Trop de nuits blanches chez l'adulte favorisent l'hypertension artérielle et la résistance à ses traitements tandis que chez l'enfant, les conséquences du manque de sommeil qui s'accumule quotidiennement peuvent être importantes et son à prendre en compte puisque le développement physique peut être perturbé, l'hormone de croissance étant fabriquée pendant la nuit.
On ajoutera aussi que peu de gens le savent, mais le manque de sommeil à un impact sur la vie sexuelle : outre le fait bien évident qu'être épuisé affecte la libido, le déficit de sommeil affecte directement votre fertilité. Chez les hommes le nombre de spermatozoïde est réduit. Comme l’a prouvé une étude au Danemark ceux qui présentaient des troubles du sommeil importants avaient une concentration de spermatozoïdes inférieure de 29%.
Les déficits immunitaires résultant d’un mauvais sommeil peuvent également compromettre les réactions des personnes aux vaccins. Les personnes produisent alors moins d’anticorps que les autres quand elles se font vacciner contre la grippe ou l’hépatite A. après l’injection des trois doses de vaccins, une équipe de l’Université de Californie a indiqué que 26 % des adultes qui dormaient moins de six heures par nuit n’avaient pas été cliniquement protégés contre l’hépatite B contre seulement 3 % de ceux qui avaient dormi plus de sept heures.
Une étude sur le cancer a permis de découvrir que ceux qui avaient un déficit important de sommeil avaient deux fois plus de risque de développer un adénome colorectal, une tumeur, par rapport à ceux qui ont un sommeil réparateur régulier. Ainsi le risque de développer certains cancers augmente. Les chercheurs ont également pu établir, par corrélation, ce lien pour le cancer du sein chez les femmes.
Nous pouvons donc conclure qu’un manque de sommeil récurant altère donc clairement les performances physiques, psychiques et intellectuelles. Ce qui entraine alors significativement l’augmentation du risque de décès. Un bon sommeil est indispensable. Francesco Cappuccio, l'auteur principal de l’étude dont les résultats ont été publiés dans l’European Heart Journal, affirme : « La tendance moderne de se coucher tard et de se lever très tôt n'est rien de moins qu'une bombe à retardement pour votre santé. Il est impératif d'agir rapidement afin de réduire vos risques en ce qui concerne ces maladies très graves. »
-
Conséquences sur la qualité de vie et le comportement :
Les symptômes en cas de manque de sommeil récurent sont identiques à ceux induits par un manque de sommeil exceptionnel, mais les conséquences sont amplifiées.
On remarque que l’influence sur la qualité de vie et le comportement, des troubles du sommeil conduit à une réduction d’activité. L’inactivité physique augmente à cause de la fatigue qui touche de plus en plus les populations adolescentes et adultes.
La privation chronique de sommeil et le manque de sommeil perturbe les régulations métaboliques de l’organisme :
-
L’humeur ne se régule pas correctement : les personnes ressentent plus de stress et sont facilement perturbées.
-
La qualité du travail, la vie familiale, et la vie sociale soit la capacité à créer des liens diminue.
-
Des dépendances telles que le tabac et l’alcool se développent. Une étude du National Center for Health Statistics a déterminé que ceux qui dorment moins de 6 heures par nuits sont 31% à fumer régulièrement en opposition à ceux (18%) qui dorment entre sept et huit heures ; pour la consommation d’alcool on retrouve 22% contre 19% pour la population américaine.
Comme vue auparavant, les mécanismes d’apprentissage et de mémorisation sont aussi fortement impactés.
De plus, la somnolence de jour causée par un manque de sommeil, même ponctuel, est responsable de beaucoup d’accidents sur la route et au travail. En grave déficit de sommeil (moins de cinq heures par nuit pendant une dizaine de jours), une seule bière a le même effet que six bières chez une personne reposée. Aussi il engendre un risque très significatif de somnolence diurne et de troubles de l’attention. Une réduction de une heure à une heure et demi du temps de sommeil induit, dès la journée suivante, une diminution de plus de 30 % de la vigilance.
Ainsi beaucoup d’« erreurs humaines » seraient à l’origine dues à un manque crucial de sommeil. L'explosion de la navette spatiale Challenger en 1986 en est un bon exemple. Les responsables au sol qui ont commis l’erreur fatale n'avaient dormi que deux heures la nuit précédant la catastrophe. La fatigue contribue aux accidents fatals de la route dans 57 % des cas pour les chauffeurs de camions et dans 10 % des cas pour les automobilistes aux États-Unis.
De nombreuses fonctions psychologiques, psychiatriques et neurologiques sont perturbées. Le stress par exemple est très dangereux pour la santé car il peut être induit par un déficit de sommeil, et les personnes qui se déclarent stressées par le temps dorment presque une demi-heure de moins par nuit que celles qui ne le sont pas. C’est un cercle vicieux !
Pour conclure, il est donc vraiment important que les médecins prennent en compte les habitudes de sommeil de leurs patients afin de dissocier les symptômes directement liés à des restrictions chroniques de sommeil. Il faut également sensibiliser la population au fait qu’une bonne nuit de sommeil est crucial ! À court terme, beaucoup pensent que l’on peut compenser ce manque de sommeil par exemple le week-end. Néanmoins, à long terme, ce manque de repos a de lourdes conséquences et restreint même considérablement nos fonctions physiques et psychiques. Le sommeil est un traitement naturel pour être en pleine forme et c'est pourquoi il faut en prendre soin.
Voici une annexe concernant les différentes pathologies du sommeil :